Budget 2023 : trois questions à Brigitte Bernex
Comment caractériseriez-vous ce budget 2023 ?
C’est un budget établi avec des contraintes. Depuis mi-2022, des dépenses incontournables écornent nos marges de manoeuvres habituelles.
Il y a l’inflation qui pèse sur le prix des denrées de la restauration scolaire par exemple et des matériaux, le choc énergétique avec le doublement des dépenses de fluides, et aussi la juste et nécessaire revalorisation des salaires des personnels de la collectivité.
Notre capacité d’autofinancement dégagée sur la gestion de 2022 est de 8,3 M€ contre 14,7M€ en 2021 réduisant notre capacité de financement propre de l’investissement en 2023.
Et puis, les dotations de l’Etat progressent moins vite que l’inflation. Le filet de « sécurité » mis en place par l’exécutif pour 2022 est inique et dangereux.
Dans ce contexte, avez-vous dû faire des choix ?
Malgré une équation difficile, nous maintenons le niveau des services rendus à la population encore plus fragilisée par la crise et, pour celle sans emploi par la réforme des allocations chômage.
Nous avons une attention particulière en direction de l’enfance et de la petite enfance. Notre effort porte sur l’accès à la cantine. Je pense que nous sommes une des rares villes à avoir maintenu les tarifs de 2022 que nous avions baissés en septembre selon le quotient familial.
Nous gardons le cap social. Nous renforçons les prestations d’intervention à domicile portées par le CCAS et les points d’accès aux droits. Les accès au sport et la culture demeurent des priorités à un an des jeux de Paris 2024.
Nous n’avons pas remis en cause les projets de notre Plan pluriannuel d’investissements. Par exemple, les travaux du futur bassin olympique démarreront en 2023.
Vous y parvenez sans augmenter les impôts…
C’est un choix politique fort. Nous considérons que ce n’est pas le moment vu la situation sociale des familles.
Pour compenser les pertes, nous aurions dû augmenter les impôts de 8%. Grâce aux efforts de bonne gestion et au redressement de la situation financière opéré les quatre années précédentes, nous avons pu élaborer notre budget 2023 sans augmenter les taux de fiscalité locale.
Sevran est une des villes où la population est une des plus pauvres de France. Nous dénonçons la politique d’austérité que l’exécutif fait peser sur les collectivités mais nous ne voulons pas la répercuter sur la population qui a plus que jamais besoin des services publics municipaux.
Nous ne voulons pas non plus en rabattre sur nos efforts pour la transition écologique et sur nos projets pour l’avenir de notre ville. Notre ambition et notre volonté pour Sevran et ses habitants, ne sont pas entamées et nous renforcent dans notre combat pour plus d’égalité territoriale.